•
Pour que je ne puisse pas intervenir tout en étant témoin de ces métamorphoses qui vont se succéder au coin de la pièce où l’homme et la femme se transforment, « œuvre en déplacement » : Under and over – over and under – and under and over (Down and out…, Back and forth…). Il ne se passait rien, là-bas, de si terrible. Pourtant c’était terrible – comme une photographie où tout le monde me tourne le dos. Mais l’air de fête pourfend ces nuages, les rend nuls bien qu’advenus. L’illusion joyeuse renforce l’absurdité du malaise et quelques platitudes bénignes, petits cadeaux, petites couronnes, contrebalancent à temps l’agression. Telle est la courbe. Fête de l’inquiétude, donc, du partage, de l’essor et du repli alternés, visiblement régis par l’impair, puisqu’ils sont trois, mais fondamentalement par le pair. La parité des figures, l’égalité entre des termes que rien ne termine, concourent par leur critique discrète au déséquilibre. Elle le Ciel est une femme immense au torse immensément bleu la nuit les étoiles sont le pigment de sa peau sa bouche et l’aine les horizons le soleil avec le mort la traverse se couche dans sa bouche se lève entre ses cuisses chaque jour et c’est ainsi elle accouche à l’orient. Vois comme elle est belle au bord du Nil allongée au plafond du temple Renverse la tête que ta tête pivote sur elle-même pour voir le Ciel entier car son corps tourne le dos léché par les flots bleus tandis qu’entre ses cuisses apparaît le soleil. Lui la Terre est un dieu qui glousse un grand jars une oie très grande ayant couvé l’œuf dont tu sors L’oie blanche a pondu. L’œuf de la création L’œuf de la Grande Glousseuse est en toi tu respires le souffle Je suis cet œuf couvé par une oie qui contient le souffle de vie Je vis Je respire Je redeviens jeune Un enfant